Mexico
Moi qui ne voulais pas entendre parler de Paris (qui m’effrayait), je me retrouvais dans une ville trois fois plus grande, plus dense, plus bruyante, plus folle et plus dangereuse encore. J’ai vécu sept ans à Mexico. Et je crois que tous les étrangers que j’y ai croisé on d’abord détesté cette ville, avant de l’adorer. Il y a tellement à faire à Mexico: les marchés, les églises, les places, la lucha libre, les jardins flottants de Xochimilco, les bars et les cantinas, et puis la rue, la rue tout simplement, parce que ça bouillonne, ça sent, ça vend, ça marchande, ça mange, ça échange, ça coupe, ça soude, ça presse (des jus de fruits frais et délicieux), ça sert (des tacos juteux et des empanadas), ça frotte (le cuir des chaussures) et ça danse (la salsa, le merengue, le paso doble, le tango, la rumba et le cha cha cha). Partout, dans les parcs, sur les trottoirs, sur les restes d’un temple aztèque ou sous des arcades coloniales, ça vit. J’ai arpenté Mexico de long en large, y compris dans les barrios bravos de Tepito, de Doctores, de Lagunilla, de La Merced et de Sonora, où les étals de fruits côtoient les cartomanciens, les vendeurs de statuettes à l’effigie de la Santa Muerte et les stands de magie noire. Ce sont les quartiers du film Amours chiennes d’Alejandro Gonzalez Iñarritu, qu’il faut voir pour comprendre le D.F.